C'est en Irlande que Alan vit le jour dans une famille très classique, il grandit dans un environnement sain et plutôt joyeux. Pendant les huit premières années de sa vie, son accent Irlandais se développa fortement. Il attirait la curiosité des autres élèves plus qu'une réelle amitié. Son père ayant eu des ancêtres proches Africains, l'hybridité du paternel s'était passé au jeune garçon, et elle n'était pas commune.
C'est lorsqu'il avait passé son huitième anniversaire que ses parents lui annoncèrent qu'ils devraient quitter l'Irlande pour se rendre au japon, raisons professionnelles, Mme O'Caran, aussi connue sous le prénom d'Alice, allait être transférer dans un bureau Japonais de l'entreprise dans laquelle elle travaillait, entraînant toute sa famille avec elle. Le seul regret du fils était le pays lui-même et sa langue. Si ses parents lui assurèrent qu'ils parleraient encore Anglais à la maison, la culture Irlandaise lui manquerait pour sur. Cependant, ayant toujours été d'accord de vivre de nouvelles expériences, il n'objecta pas plus.
Le déménagement sembla se dérouler en une fraction de secondes. Avant qu'il ne puisse s'en rendre compte, Alan se trouvait entouré de caractères japonais dont il n'avait pas la connaissance et d'une culture foncièrement différente à celle dont il avait l'habitude. Mais les enfants ont une incroyable capacité d'adaptation et il se sentit chez lui très rapidement, bien que moins qu'en Irlande. A l'école, on se moquait de son accent, mais ce n'était pas pour autant qu'il le retenait, au contraire, il prenait un plaisir noble à le faire ressortir afin de faire transparaître ses racines. Malgré sa différence, l'intérêt prit la moquerie de force et il retrouva le même grade de "Créature Étrange" qu'il avait obtenu dans son pays natal.

C'est à ses dix ans qu'il fit la rencontre la plus importante de sa vie : Ross Martin. Un garçon de son âge arrivé tout droit de l'Est des États-Unis pour vivre avec sa mère après l'arrestation de son père pour trafic de drogue. Grand et maigrichon aux cheveux noirs et à l'hybridité de raton-laveur, liés par la langue Anglaise, ces deux "intrus" lièrent une amitié immédiate.

« Alan, tu veux apprendre à jouer de la guitare avec moi ? »
« Pardon ? »
C'est au milieu du cours d'anglais que Ross avait posé cette question. Deux ans s'étaient écoulés depuis la rencontre des deux anglophones, et ils étaient maintenant aussi proches que des frères. L’américain répondit à la question stupide de son ami dans la langue dans laquelle ils communiquaient : l'anglais.
« Ma mère m'a acheté une guitare, et je sais pas en jouer, je veux apprendre, mais je sais pas si j'y arriverais seul, il me faut un soutient ! »
« Tu vas prendre des cours ? » lui demanda l'Impala.
« Non, je vais apprendre seul, c'est pour ça que j'ai besoin de toi. Ça te dis pas d'apprendre à jouer de la musique ?! »
Bien sûr que ça intéressait Alan. Il ne se souvenait pas ne pas avoir été passionné par l'assemblage de sons pour en créer une mélodie, et maintenant qu'il y pensait, oui, il était possible de l'apprendre ! Pourquoi ne pas essayer ? Il demanda donc à sa mère si elle pouvait lui acheter une guitare, après quelques minutes de négociation, elle accepta. C'est ainsi que Alan et Ross commencèrent à jouer de la musique. Sachez qu'ils s'améliorèrent très rapidement et après un an, les deux étaient complètement à l'aise avec la guitare sèche et se mirent à l'électrique.
A partir de ses quatorze ans, notre protagoniste mua et se mit à grandir comme un timbré. Lui qui avait toujours été plus petit que son meilleur ami se retrouva soudain à la regarder du haut de son mètre soixante-dix. Et c'est à partir du moment où sa voix d'homme se stabilisa qu'il s'essaya au chant, ce qui, encore une fois, fut un succès. Il commença aussi à écrire ses propres chansons.
Plus grand et sûr de lui, Alan commença à affirmer sa personnalité et à s'habiller comme il le fait maintenant. Il eut l'autorisation de ses deux parents pour avoir un tatouage, il commença par l'étoile présente sur son avant-bras gauche car le ciel étoilé avait toujours été quelque chose lui redonnant espoir quand il se sentait un peu mal.
Sa poussée de croissance entraîna aussi un intérêt venant des filles. Il n'était pas coureur de jupon et ne sortait qu'avec celles qu'il connaissait déjà, mais ça ne durait jamais. Il dû avoir le cœur brisé deux ou trois fois avant de se décider à prendre son temps.

Le reste de sa scolarité fut particulièrement classique, ajoutant quelques tatouages, piercings et instruments de musique.A ses dix-huit ans, il aménagea avec Ross dans une ville où tous deux faisaient leurs études. Si Ross se dirigeait vers l'art, Alan avait décidé d'enseigner. Alan se trouva une petite amie à ses dix-huit ans, à la fac, et il fut très heureux avec elle, son prénom était Mie.
Cependant, le duo inséparable fut séparé. Deux ans après le début de leur collocation, Ross se fit renverser par une voiture sous les yeux de Alan. Tout le monde hurla sous la puissance et la violence du choc. L'irlandais s'était transformé en Impala pour se diriger vers son ami le plus vite possible, tenter de l'arracher du choc imminent, mais la voiture avait été trop rapide, et le corps humain de son meilleur ami roula par-dessus la voiture avant de s'écraser au sol, plein de sang. Des cris retentirent et quelqu'un dit qu'il allait appeler une ambulance. Sans réfléchir et en reprenant sa forme humaine, Alan accouru auprès de son "frère" pour s'accroupir à ses côtés. Des larmes coulaient déjà sur ses joues, la peur, la surprise, tout avait été si rapide ! Que s'était-il passé entre le moment où il avait aperçu la tignasse noire de son ami et celle où il l'avait vu voler au-dessus d'une voiture ?
« Ross ! Tiens bon mon pote ! Les secours sont en route ! »
un faible sourire barra le visage ensanglanté de son ami qui murmura :
« Je tiens bon t’inquiètes pas Alan, je comptes pas finir mes jours comme ça ! Y'a encore beaucoup trop de choses à faire et à voir. »
Il grelottait, malgré la chaleur de l'été, le corps de l'ami d'enfance de l'irlandais avait froid. Et Alan avait peur. Il n'avait aucune idée de ce qu'il allait devenir si son ami disparaissait, il avait toujours été à ses côtés !
« Tss, c'est quoi cette...Tête de déterré, tu te débarrassera pas de moi aussi facilement, je suis encore un pleine form...ARH ! »
Un petit cri de douleur accompagné d'une grimace arrêtèrent sa phrase. Une alarme se fit entendre au loin. Alan, tremblant dit :
« Les secours, y'a les secours en route ! T'entend ? Tiens bon ! Ne me claque pas entre les mains ! T'as pas le droit ! »
« Je ne mourrais pas Alan, je ne mourrais pas, je te ferais jamais ça... »
Mais la lueur dans les yeux du jeune homme s'affaiblissait, il se battait, c'était sur, et il se battrait jusqu'au bout, et l'irlandais croyait en lui. La respiration semblait lourde dans la poitrine blessée de l'américain, et soudain, plus rien, plus un mouvement, plus un bruit, plus une lueur dans les yeux.
« Ross... ? »
Pas de réponse. Alan se mit à rire nerveusement, comme si il assistait à une farce.
« Ross, pas de blague mon pote... »
Toujours rien. Des larmes glissèrent doucement sur les joues pâlies du garçon qui hurla :
« ROSS ! REVEILLE-TOI ! MEURS PAS ! Y'A ENCORE TELLEMENT DE CHOSES A FAIRE TU L'AS DIT TOI-MEME ! »
Il fut séparé de son ami par les secours qui tentèrent une réanimation pendant que Alan devait rester là, coincé sous une couverture offerte par un ambulancier, elle n'empêchait pas son corps de trembler pendant qu'il fixait le corps inerte de son ami d'enfance au milieu de la route. Ce n'était que maintenant qu'il réalisait l'angle étrange de son bras gauche, la gigantesque ouverture sur son crâne et les autres coupures qu'avait infligé la voiture. Le conducteur semblait, lui aussi, en état de choc.
On emmena le corps, officiellement mort, décédé, une enveloppe charnelle dépourvue du rire de Ross, dépourvue de son sens de l'humour et de sa compassion. Et c'est aussi vide que ce corps que Alan rentra à l'appartement où il vivait maintenant seul.
Il prit sa guitare et joua sans réfléchir des accords mal joués, sans paroles, sans sens. Des messages de condoléances sur internet, qu'est-ce qu'il s'en foutait, Ross était parti. Et qui était cette Mie ? Qu'est-ce qu'elle avait à toujours sonner, à toujours appeler, tentant d'entrer en contact avec Alan, non, il ne voulait plus la voir, il ne voulait plus voir personne.
Un an de vide, un an de tristesse passa, année que Alan passa à étudier et à jouer de la guitare, voilà tout. Sans contactes avec ses parents, avec son ex petite-amie, avec ses amis, non, ces personnes ne faisaient plus partie de son monde, il était seul maintenant.
Dans la guitare résonnaient les pensées du garçon, parfois, il marmonnait des rythmes qui lui étaient inconnus et, après un an, des paroles lui vinrent, paroles qu'il chanta à voix basse :
« We'll never stop... loving you
We'll never stop thinking of ...you
We'll never stop wearing your clothes, writing you songs
And living the path that you put us on.... »
Il s'arrêta de jouer, passa ses mains dans son visage pour en essuyer les larmes en reniflant bruyamment, puis, passa sa main dans ses cheveux, les ébouriffants. Il leva les yeux au plafond, pensif, posa son instrument sur son lit, et, soudain, frappa des genoux d'un coup sec de ses mains et se leva.

La vie avait repris avec la naissance de cette chanson, Alan savait que Ross s'était battu jusqu'au bout, décidé à ne pas mourir pour ce qu'il y avait à vivre, et il n'aurait jamais voulu que son meilleur ami arrête de vivre avec lui. « Y'a encore beaucoup trop de choses à faire et à voir. », c'était une de ses dernières phrases.
Alan se fit une tasse de thé et s'installa sur son bureau, une feuille de papier et un crayon devant lui. Il inscrit "Bucket List" sur la feuille et lista : "Become a teacher" "Write a complete song for Ross" "Have a kid" etc... Toutes les choses qu'il voulait faire avant de mourir. Encore maintenant, il a cette liste avec lui de manière constante, inscrite dans tous ses cahiers, il y ajoute des choses et en coche au fur et à mesure. Il devint professeur après avoir emménagé à Hikari, écrit sa chanson pour Ross et vécu, vécu en l'honneur de Ross, apprécia chaque jour qui passe pour profiter des années que son frère de sang n'a pas eu le droit de vivre.

Pseudo : Jade est mon péénom, Slynia mon pseudo
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Remarque(s) : Maintenant non!

Code : La louve s'est régalée. ~