Il était une fois un lion, enfin plutôt un hybride lion, héritier d'une société prestigieuse, la société pharmaceutique Archdeacon, se transmettant de génération en génération, telle une grande famille de réputation. D'après ce que j'ai compris, tout du moins... Il parait dans ce genre de famille que le chef de la maison devait trouver une épouse qui lui donnerait un fils, et deviendrait ainsi l'héritier. Eh oui, on se croirait au temps des victoriens, l'époque des patriarcats...
Mais revenons à nos moutons! Si j'ai bien compris l'histoire, c'est sa mère qui lui a tout expliqué, il serait né fils "bâtard", car sa mère n'était pas l'épouse officiel de cet homme, mais cette dernière ne donnait pas naissance à des fils, seulement des filles, trois qui étaient ses aînées. En gros, il était le seul héritier potable... Ce qui lui a valu des tentatives d'assassinats. Il fallait préciser que cette famille, bien que gérante d'une multinationale honnête, possédait aussi sa part sombre, mafieuse, et ils ne se gênaient pas pour se tirer dans les pattes entre les membres, par jalousie.
Donc, le petit garçon, dénommé Caïn, peut-être en référence à la malédiction qu'il avait hérité en naissant illégitimement, était né de l'union d'un lion et d'une chatte chartreuse, récupérant les gênes félin de sa mère, en un main coon imposant. Il grandit avec l'amour de sa seule mère, entrecoupé par les rapts et les tentatives d'assassinat provenant certainement de sa belle-mère et de ses demi-soeurs, toutes des lionnes.
Puis le gamin grandit. Etrangement je vois un accès limité dans sa mémoire, comme s'il avait "effacé" intentionnellement une partie de sa vie. Enfin "effacer" n'est peut-être pas le bon terme, il aurait plutôt "oublier". Un grand blanc de quelques mois. Je n'y ai pas accès, mais j'en ai conclu qu'il était arrivé quelque chose à sa mère, car il ne l'a revit plus, et en même temps, il fut adopté par son père. Adopter, oui, oui, puisqu'il était fils illégitime, son père ne l'avait pas reconnu. Mais maintenant qu'il était orphelin, le lion n'avait guère eut le choix, déjà pour la succession, et puis pour les journalistes. Un faux-pas et l'activité boursière de son entreprise pouvait tomber en chute libre... Il hérita alors du nom de Archdeacon, ainsi que de la chevalière lui promettant la succession...
C'est à partir de là que Caïn changea. Il ne parlait plus, ne mangeait plus, comme si la vie l'avait abandonné. Un cadavre vivant en somme. Et il n'avait qu'une dizaine d'année. Sa belle-mère le maltraitait, à l'abri du regard du père, qui aimait tout de même ce fils inespéré de sa femme. Lui, au moins était né d'un amour véritable. Mais cet amour n'existait plus, ne vivant que dans la haine. En attendant, il ne subissait plus les tentatives d'empoisonnement...
Il continua son bonhomme de chemin, vide de tous sentiments pendant son adolescence. Ce passage est quelque peu flou pour moi, je crois qu'il essaie d'oublier certaine séquence, mais elle sont assez forte, peut-être trop... Au collège, il trainait avec des voyous, formant une espèce de petit gang. C'était une manière pour lui de se divertir, bien qu'ils n'étaient pas particulièrement méchants, tabassant quelques élèves par-ci, des vols par-là. C'est à ce moments-là que certaines passions louches s'éveillèrent...
Puis à force de refouler ses sentiments ainsi, un jour il craqua... Il n'était pas violent pourtant, mais à force de se recevoir des piques de toutes sa belle-famille, il en eut une de trop, concernant sa mère, cette "catin"... Il n'en supporta pas davantage, frappant sa demi-soeur qui avait pu sortir une telle immondice. La victime atterrit à l'hôpital, défigurée et l'histoire fut cachée aux médias, gardant l'adolescent de toute punition judiciaire, grâce aux relations de son père. Mais le jeune homme, bientôt dans la majorité resta enfermé des jours et des jours dans sa chambre, refusant presque de manger, traumatisé par ce qu'il avait fait, mais toujours haineux.
Après tant de jours reclus, il avait pris une décision: partir. Changer d'environnement. Il ne savait pas s'il était capable d'assurer la relais à la tête de l'entreprise pharmaceutique, il ne savait pas s'il le voulait vraiment... A vrai dire, on le lui avait imposé, et sa mère aurait été fière de lui. Mais le voulait-il vraiment?